Le Réalisme fantastique est un mouvement artistique et littéraire des années 60. Marc Thivolet écrivait dans l’ouvrage Le réalisme fantastique de Jean-Claude Guilbert : « Réalisme fantastique »… l’expression , heureuse, mérite d’être explicitée. Dans le domaine esthétique, « réalisme » signifie exactitude, c’est à dire mise en oeuvre de moyens pour donner l’illusion du réel. Le « réel », ici est le fantastique… Il s’agit, en fait, de rendre tangible, palpable, le monde non objectif par une évocation précise de l’ensemble et du détail. Il s’agit de donner la plus grande crédibilité possible à l’imaginaire. Le « réel » n’est-il pas restitué à l’aide d’artifices que le mot « trompe-l’oeil » résume fort bien ? Commentse fait-il qu’aujourd’hui cette exactitude, même appliquée aux scènes de la vie quotidienne, donne une impression d’étrangeté ? Si les artistes de la Renaissance étaient tout à coup transportés en plein XXe siècle, ils feraient de la peinture onirique sans rien changer à leur manière. Les impressionnistes ont créé un divorce entre la vision saisie dans l’instant et la vision permanente des artistes qui se réclamaient du « réel ». Ils ont, en multipliant les états d’un paysage à travers la lumière particulière d’une saison, d’une heure, supprimé l’identité de l’objet; notion d’identité enraciné dans l’esprit depuis des millénaires… Du même coup, les moyens dits réalistes ont été restitués au monde intérieur, au monde du rêve, de la mémoire, de la permanence. »
La revue bimestrielle française Planète éditée entre 1961 et 1971, fut le relais et la vitrine du mouvement Réalisme fantastique. Le premier numéro parait en octobre-novembre 1961, « Rien de ce qui est étrange ne nous est étranger ! ». La revue fut éditée dans une douzaine de langues étrangères déclinée en Europe et en Amérique du sud (Pianeta, Horizonte, Planeta, Bres, Planet…).
Le réalisme fantastique s’affirme comme une démarche de réflexion et de recherche ayant une vocation scientifique, visant à explorer des domaines injustement écartés par la science officielle, tels que les phénomènes paranormaux, l’alchimie, ou les civilisations disparues. Certains de ces partisans estiment que le cerveau humain recèle des capacités inexploitées…
Le grand public découvre le terme de « Réalisme fantastique » dans le l’ouvrage « Le Matin des magiciens » de Jacques Bergier et Louis Pauwels publié en octobre 1960. Néamoins il apparait pour la première fois dans un article paru dans la revue « Fiction » numéro 63 où Jacques Bergier écrit « Pour un Réalisme fantastique« .
Contrairement aux auteurs classiques tels que Balzac, Maupassant, Goethe, qui s’intéressaient au fantastique dans le cadre de récits imaginaires, de fictions, les théoriciens du « réalisme fantastique » visaient à démontrer l’influence du surréel sur le réel. Dans leur ouvrage fondateur, Pauwels et Bergier expliquaient que le terme « fantastique » devait être compris différemment : « On définit généralement le fantastique comme une violation des lois naturelles, comme l’apparition de l’impossible. Pour nous, ce n’est pas cela du tout. Le fantastique est une manifestation des lois naturelles, un effet du contact avec la réalité quand celle-ci est perçue directement et non pas filtrée par le voile du sommeil intellectuel, par les habitudes, les préjugés, les conformismes ».
En Europe on peut citer les peintres du réalisme fantastique, de l’imaginaire Nicolas Kalmakoff, Max Ernst, Paul Delvaux, M.C. Escher, René Magritte, Carel Willink, Robert Tatin, Aubin Pasque, Salvador Dali, Stanislas Lepri, Félix Labisse, Max Bucaille, Marguerite Bordet, Leonor Fini, Gourmelin, Lamy, Diana Vandenberg, Lanfranco, Richard Matouschek, André Beguin, Gérard Eppelé, Ernst Fuchs, Pierre Clayette, Raymond Moretti, Erro, Leherb, Marinus Fuit, Roberto Lupo, Corstiaan de Vries, Michael de Coudenhove-kalergi, Alain Giron, Klauss Dietrich, Bas Kloens, Bruno Koper, Stéphane Schachtel, Anneke Kuyper, Nicolas Morel, Herbert h. Pagani, Philippe Druillet et Mel Cooper.